Moncef Mzabi

Investir en Tunisie

Les évaluations initiales du partenariat euro-méditerranéen révèlent que tous les pays du sud de la Méditerranée – la Tunisie peut-être plus que d’autres – font face à un certain nombre de problèmes.

En ce qui concerne le financement, près de 7 milliards d’euros ont été programmés pour 1995-99, 4,6 milliards d’euros dans le cadre du programme MEDA et 2,3 milliards d’euros dans les prêts de la BEI, pour couvrir une partie des coûts d’ouverture des économies Sud et des réformes de soutien nécessaires. Cependant, les décaissements sont inférieurs à ces objectifs: seulement 27% des fonds MEDA et 32% des prêts de la BEI ont été effectivement décaissés.

De plus, à la lumière des progrès réalisés dans la réduction des barrières tarifaires – qui affecteront finalement presque tous les biens de consommation – la Tunisie est confrontée à une baisse rapide des recettes fiscales. Ce problème augmente l’urgence de restructurer les entreprises tunisiennes en essayant de concurrencer les entreprises européennes, afin de compenser les déficits des recettes fiscales.

De plus, les produits des pays méditerranéens ont encore une très faible part du marché européen. En effet, depuis les années 1980, les privilèges accordés à la région méditerranéenne ont été érodés au fur et à mesure que l’UE s’est ouverte dans d’autres régions, en établissant des accords de libre-échange avec des partenaires non traditionnels tels que l’Afrique du Sud, le Mexique et le Mercosur (un bloc commercial régional constitué d’Argentine , La Bolivie, le Brésil, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay), les pays émergents d’Asie et les pays d’Europe centrale et orientale.

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En fait, les investissements étrangers directs ont commencé à montrer une préférence marquée pour les pays d’Europe centrale et orientale, d’autant plus que ce dernier a commencé à se préparer à l’adhésion à l’UE.

Malgré ces contraintes, qui soulignent la nécessité de redéfinir les engagements réciproques, de nouvelles perspectives s’ouvrent. Les responsables de la Conférence euro-méditerranéenne, tenue à Marseille en novembre 2000, ont reconnu les problèmes décrits ci-dessus.

Ils ont convenu que les investissements, en particulier les investissements directs étrangers, dans les partenaires méditerranéens d’Europe étaient encore insuffisants pour soutenir la croissance et stimuler l’offre dans ce dernier. Ils ont également réaffirmé les objectifs énoncés dans l’accord lancé par l’UE et les pays du sud de la Méditerranée en 1995, en particulier celui de la création d’une zone de libre-échange en 2010.

Ils ont également promis un soutien futur, en mettant l’accent sur la formation, l’emploi, les cours de perfectionnement professionnel, les réformes éducatives et sociales, la promotion du rôle des femmes dans le développement économique et la coopération dans le domaine de la santé.

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